Acacias 66, Genève
2010
1351 / 1969cm, Fotografie auf Ultramesh
Installation permanente
Banque Pictet & Cie, Genf
Installation photographique pour la banque Pictet & Cie
Le projet photographique de Renate Buser pour la banque Pictet s’est construit autour du bâtiment situé au 66 route des Acacias, un édifice qui jouxte le siège central de la banque sur la même route des Acacias. C’est lors des travaux de rénovation de l’édifice (2007-2010) qu’émerge l’idée d’une installation photographique monumentale et que la banque contacte l’artiste suisse pour l’inviter à concevoir un projet spécifique à ce lieu. L’immeuble se trouve dans une position particulièrement adéquate pour un projet artistique en façade : visible par tous les usagers de cet axe de circulation d’entrée et de sortie du centre-ville, l’installation propose une ouverture sur une urbanité à la fois fantasmée et réaliste. En proposant une œuvre d’art in situ qui interroge l’architecture dans l’espace urbain, la banque Pictet cherche à offrir un miroir à une ville en perpétuelle évolution.
Lorsque la banque Pictet & Cie prend contact avec Renate Buser, l’artiste pense immédiatement à des vues de Tokyo pour animer la façade de l’édifice de structures architecturales montrées en perspective. Afin de rendre le trompe-l’œil réaliste et crédible tout en gardant une part d’étrangeté, l’artiste entremêle différentes vues, dont certaines sont extraites du tissu urbain le plus proche. Ainsi, une image de la façade de la banque − qui créé ainsi un prolongement fictif au bâtiment existant − et une image de l’édifice lui-même se frottent à la densité de l’architecture du quartier de Nishi-Shinjuku, au Japon, pour créer une vision de ville entre futurisme et contemporanéité, à l’instar de ce quartier en constant développement que sont les Acacias. Avec son installation, l’artiste perce le mur aveugle et ouvre la façade du bâtiment sur une cité différente et pourtant familière, dense et profonde, attirante et énigmatique, en jouant sur la juxtaposition d’espaces réels et d’espaces imaginaires. L’installation oscille dès lors entre étrangeté et proximité, authenticité et fiction, rêve et réalité, intérieur et extérieur, obscurité et clarté. Renate Buser créé une véritable utopie urbaine, entre Metropolis (Fritz Lang, 1927) et Futuropolis, elle relie la ville de demain à celle d’hier, celle du quotidien à celle de l’ailleurs. L’utilisation de la photographie noir et blanc évoque l’histoire et le souvenir d’un endroit ; il s’agit dès lors de la mémoire, même fictive et projective, du lieu, plutôt que sa réalité.
Extrait du Dossier de Presse
Loa Pictet, Banque Pictet & Cie 17.11. 2010